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Agriculture : les grandes exploitations et leurs investisseurs ralentissent la transition écologique
Environnement 16.03.2023 |Par Firmin Sylla

Agriculture : les grandes exploitations et leurs investisseurs ralentissent la transition écologique

En marge du Salon de l’agriculture, une étude a été publiée sur la spéculation et la financiarisation des terres agricoles, et ses conséquences néfastes.

Au cours de la prochaine décennie, près d’un quart des agriculteurs devraient partir à la retraite, et la moitié des terres agricoles vont changer de propriétaires. Cela risque d’aggraver le déclin d’un secteur agricole français déjà miné par le manque de ressources humaines. 

C’est en tout cas le constat partagé par l’association Les Amis de la Terre France dans sa récente étude « La terre aux paysan-nes ». Celle-ci met en lumière la menace que représente l’accaparement des terres agricoles par des investisseurs portant des projets essentiellement spéculatifs.

Selon l’ONG, le développement incontrôlé de l’agro-industrie, au détriment des paysans agricoles, personnes physiques, ne sert ni l’intérêt de l’industrie sur le long terme, ni le respect des nouvelles normes environnementales attenant au secteur. 

Le système décrié est souvent le même : une société agricole, détenue par un agri-manager ou une multinationale, va racheter les parts d’une exploitation à un coût relativement élevé afin de créer des exploitations de plusieurs milliers d’hectares employant moins d’agriculteurs, mais plus de machines, et recourant davantage aux pesticides. Moins armés financièrement, les exploitants de fermes plus modestes ne peuvent pas participer à ce type de transactions et contribuer au renouvellement générationnel de la profession. 

L’association précise que près de 15 % des terres agricoles seraient aujourd’hui détenues par des sociétés financiarisées. Et le capital moyen immobilisé pour racheter une exploitation a bondi de 100 000 euros en 20 ans, passant de 173 000 euros en 2000 à 275 000 euros en 2020.  

Le coût social et environnemental est fort. Le métier d’agriculteur disparaît encore plus vite, les grandes exploitations employant en moyenne 2,4 personnes, contre 4,8 personnes pour les plus petites. Aussi, le modèle industriel de rendement étant privilégié, l’agroécologie passe au second plan et les produits phytosanitaires toujours plus utilisés. 

Les Amis de la Terre France propose des solutions pour endiguer le déclin du secteur agricole : parmi elles, le plafonnement des surfaces agricoles à 300 hectares, le conditionnement des aides de la PAC sur la base d’un critère d’emplois et non de surface cultivable, et la création d’un observatoire des terres agricoles pour mieux cerner les dynamiques de contrôle et d’exploitation du sol fertile français.  

       

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